La Bréguet du Colonel Frédéric Curie : une découverte en Franche-Comté, en vente le 1e juillet à Neuilly
Astrid Guillon, commissaire-priseur à Besançon, a le plaisir d’annoncer la vente le 1e juillet 2025 en collaboration avec la maison de ventes Aguttes à Neuilly-sur-Seine, d’une importante montre Bréguet redécouverte en Franche-Comté.
L’année 2025 marque le 250e anniversaire de la Maison Bréguet.
A l’occasion d’une classique demande d’estimation, le commissaire-priseur Astrid Guillon, et son expert Geoffroy Ader (Ader Watches) découvrent une superbe montre Bréguet en or jaune des années 1950, à quantième et phases de lune.
Portant un numéro au cadran « 1326 », ils obtiennent de précieuses informations de la part d’Emmanuel Bréguet, provenant des archives de la Maison Bréguet : la montre a été acquise le 26 octobre 1956 par le Colonel Frédéric Curie au prix de 80 000 francs. À ce jour, un seul autre exemple similaire est connu, daté du 16 décembre 1952 sous le numéro 1039, vendu aux enchères par Christie's le 16 mai 2016 à Genève.
Frédéric Curie est né en 1906 à Etupes dans le Doubs. Officier des Sapeurs-Pompiers, résistant, il fonde à partir de 1942 le groupe Sécurité Parisienne composé d’officiers et sous-officiers des Sapeurs-Pompiers de Paris, mettant à profit leur organisation et leur connaissance du terrain parisien. S’étant illustré dans sa carrière militaire et par son courage, il fut décoré de la Légion d’honneur, de la Croix de guerre, et la Médaille de la Résistance.
Un temps instituteur dans les Vosges, Frédéric Curie rejoint en 1926 le 10e bataillon de chasseurs à pied, puis un bataillon de chasseurs alpins, puis en 1934 le régiment de Sapeurs-Pompiers de Paris. Du fait de ses qualités professionnelles, il obtient deux médailles en 1938 et 1943 pour acte de courage et de dévouement.
Le groupe de résistance « Sécurité parisienne » est mis sur pied et nommé officiellement en 1944, reprenant la devise des Sapeurs-Pompiers : Sauver ou Périr. Ses actions vont du renseignement au transport d’armes. A la Libération, les pompiers de Sécurité Parisienne déploient le premier drapeau tricolore sur l’Arc de Triomphe, et sont en charge de la sécurisation de la descente des Champs-Elysées par le Général de Gaulle le 26 août 1944.
Après-guerre, il prend la tête du Centre d’instruction de la Protection contre l’Incendie (future Ecole Nationale des Sapeurs-Pompiers).
Volontaire, il participe à de nombreuses opérations de sauvetage (incendie des Landes en 1949, accident de spéléologie à Blamont en 1950 où six spéléologues franc-comtois perdirent la vie).
Ayant obtenu son brevet de pilote d’hélicoptère en 1955, Frédéric Curie est aussi un pionnier dans l’utilisation d’hélicoptère dans le cadre de sauvetages civils et jouant ainsi un rôle clé dans la modernisation des secours : il fonde le Groupement Hélicoptère de la Sécurité Civile (qui verra officiellement le jour après sa mort, en juin 1957) et participe à des opérations telles que lors d’inondations exceptionnelles aux Pays-Bas en 1953, et lors du séisme d’Orléansville en Algérie en 1954.
Le 30 mai 1956, il réalise la première liaison en hélicoptère entre la Pointe du Raz et l’île de Sein (île sur laquelle une rue porte son nom).
Le Colonel Curie effectue de nombreuses démonstrations et de nombreux exercices de sauvetage. En octobre 1956 au Salon nautique, il est victime d’un accident : son hélicoptère s’écrase dans la Seine. Il réussit à s’extraire de la cabine et à remonter à la surface mais cet événement ne le laissera pas indemne.
Il meurt deux mois plus tard, en décembre 1956, d’une crise cardiaque.
Le Colonel Curie était amateur de belles montres et de courses automobiles, il posséda notamment une Delahaye 135 M. Il vécut une vie trépidante. Personnage franc-comtois illustre et courageux, son nom est un peu tombé dans l’oubli.
Depuis 2007 la base hélicoptère de la Sécurité Civile à Nîmes porte son nom « Base Lieutenant-Colonel Curie », ainsi qu’une rue à Etupes sa ville natale.
La redécouverte de sa montre Bréguet, qu’il s’est offerte quelques mois avant sa mort, est l’occasion de remettre en lumière un homme et une carrière d’exception.
La montre sera présentée aux enchères le 1e juillet à 17h00 dans le cadre de la vente Horlogerie de Collection organisée par la maison Aguttes en partenariat avec Astrid Guillon, à Neuilly-sur-Seine
Catalogue en ligne sur www.aguttes.com et www.drouot.com
Expert : Geoffroy Ader / Ader Watches
Responsable du département Horlogerie, Aguttes : Claire Hofmann